dimanche 7 mars 2010

ELOGE DE LA LENTEUR DANS LE TRANSPORT MARITIME

Aller de moins en moins vite pour limiter les coûts et la pollution. Cette idée semble surprenante, tant le monde du transport a fait de la vitesse un critère de performance et un argument commercial. Cependant, avec un cours à 145 dollars (106 euros) en 2008, le prix du baril de pétrole a mis un bémol à cette course au « toujours plus vite » du secteur des transports. Le monde des armateurs et du transport maritime s’est lancé dans une chasse au gaspi dont la principale cible est la vitesse des navires. En effet quoi de plus économe pour un moteur de navire que de tourner moins vite? La mesure ne nécessite aucun investissement. Et en passant d’une vitesse moyenne de vingt cinq à douze nœuds par heure, l’économie sur le carburant est de 30 %. Le transporteur maritime MAERSK est le leader dans l’utilisation de cette technique. Ses navires ne mettent que quatre semaines au lieu de trois pour effectuer le trajet Chine Allemagne. L’idée est aujourd’hui reprise plus modestement par plus de deux cent autres armateurs qui limitent leurs navires à une vitesse de vingt nœuds.
Depuis 2008, les préoccupations environnementales grandissantes renforcent l’attrait de cette technique au départ purement motivée par une diminution des coûts. Elle ouvre la voie aussi à la mise en place de nouveaux navires qui pourraient ne plus être conçus pour aller vite comme actuellement, mais pour consommer peu. Les projets de taxe carbone et de durcissement de la législation sur la pollution dans les transports pourraient également faire de la lenteur un argument commercial. C’est actuellement le pari de MAERSK qui continue à s’impliquer dans cette voie. Enfin, cette idée pourrait être transposée dans d’autres mode de transport comme l’aérien. Une simple réduction de 10 % de la vitesse de vol entre New York et Boston n’aurait un impact que de cinq à six minutes sur sa durée tout en générant d’importantes réductions des émissions.


Source: Elisabeth ROSENTHAL THE NEW YORK TIMES 26/02/2010 (Sélection hebdomadaire LE FIGARO)

C.B

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